Le FMI revoit à la hausse la prévision de croissance économique de la Russie pour 2024, malgré les sanctions, grâce à l’augmentation des dépenses militaires.

Révision à la hausse de la croissance économique

Le Fonds Monétaire International (FMI) a revu à la hausse ses prévisions de croissance économique pour la Russie en 2024, passant de 2,6% à 3,2%. Cette augmentation est détaillée dans le rapport « Perspectives de l’économie mondiale » publié mardi. Cette révision est principalement attribuée à l’augmentation des dépenses militaires, qui semble jouer un rôle protecteur contre les répercussions économiques des sanctions internationales. En effet, ces dépenses contribuent à maintenir une dynamique économique malgré les pressions externes et les prédictions initiales d’un fort ralentissement économique.

Impact des dépenses de défense sur l’économie

En 2024, le Kremlin a alloué 10,8 trillions de roubles (environ 115 milliards d’euros) au budget de la défense, accentuant l’orientation guerrière de l’économie russe dans un contexte de conflit prolongé en Ukraine. Cette augmentation significative des dépenses de défense a non seulement soutenu l’économie en termes de croissance du PIB, mais elle a aussi permis à la Russie de contrecarrer les effets des sanctions occidentales. Cette stratégie de « Keynésianisme militaire » semble avoir des retombées positives sur la croissance économique à court terme.

Conséquences sociales et économiques des mobilisations

La mobilisation de centaines de milliers de soldats et l’augmentation de la production d’armements domestiques ont engendré de profondes pénuries de main-d’œuvre dans plusieurs secteurs de l’économie russe. De plus, l’exode de nombreux hommes cherchant à éviter la conscription a exacerbé cette situation, créant un cercle vicieux de hausse des salaires et des prix à la consommation. Cette dynamique complexe a des implications à la fois pour la stabilité interne du marché du travail et pour l’inflation, nécessitant une surveillance et une gestion prudentes de la politique économique.

Réactions de la Banque centrale russe

Face à ces développements, la Banque centrale de Russie a maintenu ses taux d’intérêt inchangés le mois dernier. La gouverneure Elvira Nabiullina a averti que l’économie montrait des signes de surchauffe, une condition qui pourrait nécessiter des interventions futures pour éviter l’inflation galopante ou d’autres déséquilibres économiques. La gestion de cette surchauffe est cruciale pour assurer une croissance durable et éviter les déséquilibres qui pourraient compromettre les gains économiques à court terme.

Analyse et implications à long terme

Bien que les dépenses militaires aient stimulé la croissance économique à court terme, il est crucial d’évaluer les implications à long terme de cette stratégie. Les investissements massifs dans le secteur de la défense pourraient détourner des ressources des secteurs vitaux tels que l’éducation, la santé et l’infrastructure civile. De plus, la dépendance accrue à une économie de guerre pose des risques significatifs pour la stabilité économique future, surtout si le conflit en Ukraine se prolonge ou si les tensions internationales s’intensifient. Analyser ces aspects aidera à comprendre les véritables coûts de cette orientation économique pour la Russie et ses citoyens.

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